Le blues de la coiffeuse.

Bien sûr vous vous dites : ce type est un cinglé,
ce taré sans nul doute, ne s'est pas regardé.
Il est vieux , il est laid , voilà c'est bien ma veine
que de ses yeux vitreux , il me voit comme une reine.
Il me compare aux fleurs , lui c'est une limace
qui bave sur mon coeur, à en laisser des traces.
Je le hais, le déteste et je voudrais qu'il soit
bien plutôt qu'à mes pieds, à mille lieux de moi.
Ses compliments m'offensent, il ne vaut pas en somme
qu'on s'intéresse à lui , qu'on devienne son ami,
Sa voix est un cauchemar , ses poèmes un pensum,
ses visites un supplice , j'aimerais qu'il m'oublie.
Il me faut le lui dire , et même courageuse
ah que c'est difficile d'être une jolie coiffeuse !


Mais quand s'arrêtera -t'il ? quand va-t'il se lasser ?
Abandonnera -t'il  ?  Pourquoi me harceler ?
Si c'est là la prière que vous dites en secret ,
j'agirai , malgé moi, pour qu'elle soit exhaucée.
Alors à tous ces mots qui me parlent de vous
je dirai : "Taisez-vous , ne faites plus les fous".
même si moi je préfère, cela je vous l'avoue,
qu'on leur laisse à jamais la bride sur le cou.